Qui sommes-nous

Le MAPC, Mouvement pour une Agriculture Paysanne et Citoyenne, rassemble citoyennes et actrices des filières alimentaires paysannes, artisanales et locales de Genève. Il s’est construit progressivement à partir de 2018 avec comme objectif premier de structurer un mouvement capable de visibiliser l’agriculture paysanne auprès des citoyennes, de défendre ses valeurs auprès des institutions et de réfléchir à une politique alimentaire réunissant productrices de toutes les filières et mangeuses.

Nous sommes des paysannes, transformatrices, mangeuses, vendeuses, militantes, restauratrices, épicières, réunies dans le but de prendre en main notre alimentation. Nous sommes convaincues que le système alimentaire ne doit pas  être la jonction entre l’offre disponible  et la demande mais doit être une construction commune entre les personnes qui produisent de la nourriture et celles qui la mangent. La grande distribution nous fait oublier les chaînes de production réelles qui se cachent derrière les rayons et nous donnent l’illusion du choix de s’alimenter en multipliant l’offre disponible.

Pourtant, il paraît évident que nous ne décidons que très peu de ce que nous voulons réellement manger, de quelle manière nous aimerions que ce soit produit, dans quelles conditions les travailleuses devraient produire. Le Mouvement pour une Agriculture Paysanne et Citoyenne tend à remettre de la démocratie dans le fait de s’alimenter. Ensemble nous réfléchissons à des nouvelles manières d’organiser la production et de rendre accessible une nourriture de qualité à l’ensemble de la population, quels que soient ses revenus.

Nous considérons que les mangeuses font partie intégrantes des filières paysannes locales, qu’elles ne sont pas de simples consommatrices ayant un pouvoir d’action à travers leur choix de consommation. Les liens entre paysannes et mangeuses sont mis à mal depuis des décennies et il est urgent de les retisser pour faire tomber les incompréhensions et les préjugés. Si l’alimentation est centrale dans nos vies, alors nous devons lui donner le temps qu’elle mérite. Nous sommes convaincues par les principes de l’autonomie alimentaire et de l’agriculture paysanne, mais nous n’avons pas toutes les clefs d’action pour leur redonner la place qu’elles ont pu occuper par le passé. C’est pourquoi nous vous invitons à rejoindre notre mouvement et participer à la mise en oeuvre d’un système alimentaire choisi!

Vision

Nous voulons une agriculture qui rémunère dignement les paysanne.x.s, les travailleur.x.euses agricoles et les transformateurixes ; iels doivent avoir accès à des moyens de subsistance équitables tout en travaillant dans un environnement sûr, à l’abri de toute forme d’exploitation et de discrimination.

Nous voulons une agriculture paysanne qui respecte les limites planétaires et la biodiversité, qui régénère les ressources naturelles et les répartit équitablement pour toutes.

Pour contrer le départ à la retraite massif des agriculteurs et la disparition des fermes (3 par jour), nous voulons que les terres soient distribuées équitablement à celleux qui la cultivent et une politique agricole qui permette l’installation de 7’000 agriculteur-ices  à Genève d’ici 2050.

Nous voulons que tout le monde puisse avoir accès à une nourriture de qualité et choisie indépendamment de ses revenus, de son statut ou de ses origines.

Face à la mainmise des supermarchés et transformateurs industriels, nous souhaitons renforcer le lien entre producteurs et mangeurs ; garantissant une confiance mutuelle et une production planifiée pour répondre aux besoins locaux.  

Nous souhaitons une démocratie alimentaire qui redonne du pouvoir et met au cœur du processus décisionnels les producteurs, les transformateurs et les mangeurs.

Historique

2018 – 2020 STRUCTURATION ET ÉCRITURE DU MANIFESTE

Entre 2018 et 2020, l’objectif premier a été de structurer un mouvement capable de visibiliser l’agriculture paysanne auprès des citoyens, de défendre ses valeurs auprès des institutions, et de réfléchir à une politique alimentaire réunissant producteurs de toutes les filières et mangeurs. C’est aussi durant cette phase que le manifeste du MAPC a été écrit.

2020 – 2022 CONSOLIDATION ET DÉFINITION DES OBJECTIFS

Entre 2020 et 2022, le MAPC s’est beaucoup consolidé à l’interne, notamment en cherchant collectivement à comprendre les différents enjeux de la production agricole genevoise et ceux de la politique fédérale. C’est aussi durant cette période que le MAPC a tissé des liens avec d’autres organisations alliées, particulièrement avec l’organisation paysanne Uniterre pour le volet agricole, mais aussi avec des collectifs ou associations écologistes (Grève du climat, Artisans de la transition) ou de défense du droit à l’alimentation (FIAN, Cetim, Via Campesina). Cette étape a conduit à définir à une vison politique et définir des objectifs à réaliser dans un temps défini.

2022 – 2023 FORMATIONS INTERNES ET VISIBILISATION

Entre 2022 et 2024, le MAPC est passé dans une forme plus active de son travail en se donnant les moyens d’avancer sur ses objectifs. A l’interne, dans une perspective de renforcement , plusieurs formations ont été organisées (prise de parole en public, initiation à la soudure, connaissance des droits paysans UNDROP). Ce renforcement s’est aussi traduit par l’organisation de «boulans», à comprendre comme des repas informels organisés spontanément par des structures productrices, où tous les membres sont conviés à passer un moment convivial et renforcer les liens. En parallèle, le MAPC est aussi devenu plus visible en intervenant dans des conférences et tables rondes, ou en organisant ses propres évènements (cafés paysans). Le MAPC prend aussi part à la politique plus institutionnelle en rejoignant la commission consultative sur l’agriculture (Lpromagr) et en participant à la campagne pour l’inscription du droit à l’alimentation dans la constitution cantonale.

2023 – 2024 MISE EN PLACE DE PROJETS

Entre 2023 et 2024, le MAPC en lien avec d’autres organisations participe à la mise en place de trois projets concrets. Le premier est celui du Diagnostic Agriculture Paysanne, projet conçu en France qui est testé et adapté au contexte suisse. Plusieurs fermes ont déjà été diagnostiquées et d’autres sont prévues prochainement. Le projet suscite l’intérêt d’autres cantons (Vaud) et du milieu universitaire. Le deuxième projet est celui de l’accès à la terre où le MAPC participe avec plusieurs autres organisations (Uniterre, Lombric, VKMB…) à la coalition terre. Celle-ci a pour objectif de faciliter l’accès à la terre aux nouvelles paysan.nes et les transmissions d’exploitations agricoles. Finalement, le MAPC a choisi durant l’été 2024 de porter le projet de la Caisse genevoise de l’alimentation (Calim), une expérimentation de socialisation de l’alimentation en lien avec l’inscription
 du droit à l’alimentation dans la constitution genevoise.